Putain de réveillon saupoudré de poudreuse, pas vraiment la même que sur le haut des montagnes, haut blanc, -montée de lait sucré- ma came est bien plus viscérale connection TOTALE avec une hallucination bestiale! Le père Noel à cheval sur un Renne bourré, j'menfonce sous une couverture décadrée, calé dans le traîneau du gros barbu, en calcif, les nerfs à vifs, vazi pApY !
Le traîneau zigzague entre les nuages , des étoiles crépitent au fond de mes yeux, délicate nausée qui mprend à la trachée, le flocon en chocolat j'vais l'recracher, je frappe le vent de mes deux poings serrés, mes phalanges gelées craquent contre le bois du squelette de l'animal , putain de tradition bestiale
Fait noir, vraiment très noir, comme dans le cul d'un phacochère baveux, qui pue le vomi d'avoir trop dansé, l'alcool colle sa crinière en paquets de mèches suintantes, le son brutal d'une gratte possédée viole l'atmosphère, des cris se cognent les burnes au plafond, finis ton verre et dégaine ta massue, la nuit ne fait que commencer..
L'tempo s'emballe, la vieille jument au bide graisseux lâche un molard putride dans le verre du mousquetaire, il l'embroche sans hésiter, de l'acide gicle du museau d'un porc accoudé au bar, défigurant les petits kangourous en culottes courtes attablés près du cadavre de leur mère, l'ornithorynque capte plus rien, sa vue se brouille, vomit. . .
Un gros bélier puant le moisi enfonce une croix bénite dans l'oeil du cyclope endormi, l'immense vache aux cornes faites d'or et de stupre se dresse sur ses deux pattes arrières, toisant le monde de ses yeux colères, des ronds de fumée verte s'échappent de ses nasaux pourris, des bouts de peaux s'échoue lentement sur l'épaule d'un chat défoncé à la glue, matou violeur qui pointe d'une griffe l'affiche aux lettres de feux, pendouillant au dessus des têtes : Welcome in Hell.
DEBOUT la dessous!! Extirpe toi de ta couette chaude, enfile tes moufles et sniffe la poudreuse!
Derrière toi! Un écureuil gelé qui mitraille le champs de bataille à l'aide de ses noisettes glacées, faut se mettre à couvert!!
Au loin se dessinent les contours d'une armée d'hommes de glaces furieux, la glace aux lèvres, crachant des stalactites par les trous de nez.
Baaaastooon!!!
Reniflant, en sueur, le bout du pif congelé, l'anorak usé, tu te replis dans ta grotte, un bol fumant de chocochaud te fait de l'oeil, tu accueilles cette demande avec un sourire, retire tes moufles et plonge ta frimousse dans la mousse réconfortante du délicieux breuvage, celui de l'après-guerre. Un léger rot s'échappe d'entre tes lèvres, ton corps bouillonne, tu es prêt à y retourner ... :)
Un après l'autre, en silence, s'amassent sur le trottoir, un chat joueur s'amuse à les éviter, petite pattes trempées, empruntes d'une saison glacée.
Au fond d'une impasse, d'ordinaire bien dégueulasse, d'un monticule de neige grisonnante se forme un bonhomme...
Aveugle, à poil, il s'avance en tâtonnant, au hasard, absorbant la neige sur laquelle il glisse. Ses mains gelées ramassent un vieux bouton de manchette, l'oeil droit est trouvé, de suite il repère un cachet d'aspirine à moitié croqué, sur le rebord d'une fenêtre, oeil gauche enfoncé, s'agirait pas d'attraper froid, l'homme de neige espère trouver une écharpe et s'enfonce dans la ville.
Ce vieux bout de tissu fera l'affaire, probablement les chutes d'un rideau, autour du cou en quelques secondes, 'me manque un chapeau' songe-t-il
Les gens, le mouvement, il se retrouve entraîné, brûlante abysse un peu flippante, un sourire illumine ses lèvres glacées, la chaleur, ce bonheur, le bonhomme s'évanouit à mes pieds...