J’ai fait un rêve étrange, le dos calé dans un fauteuil rouge sang,
arraché à la dernière rangée d’un cinéma miteux, cloué au beau milieu
d’une clairière. L’herbe tendre qui encerclait mes pieds avait un goût
de cendre, quelques fourmis jouaient entre mes orteils. Âpres sont les
secondes qui lentement s’égrainent au cours d’un songe, mes canines ont
rongé le temps. Je me retrouve sous le corps blanc d’un jeune poète, ses
boucles rendues translucides par les rayons de Lune tombent sur mes
joues et les chatouillent. On s’embrasse en rigolant, au son d’une corde
grattée, ses lèvres sucrées découvrent mon cou, je me tortille sous ses
caresses, un battement de coeur plus tard, il s’évapore. J’écarquille
les yeux, deux points brillants sur une face blême, je continue seule à
m’explorer. Dieu que cet album est BON! Ses titres, décomplexés, étirent
leur insolence de longues minutes durant, et pas une fois l’ennui n’ose
ramener sa fraise. J’ai plongé tête la première dans un court d’eau
glacé, le dos couvert d’écailles. Des bestioles aquatiques m’ont
encerclée en un concerto de bulles démentes, j’ai sorti mes baguettes et
tapé de toutes mes forces sur quelques coquillages sous marins. Des
petits bouts d émail giclaient dans tous les sens, torpille cinglante et
boule d’algue dingue, les hippocampes en perdent la vue. Rêve démentiel
sans queue ni fin, je me retrouve sous une couette chaude, dans les
plus doux bras du monde, aux bouts desquels un grand sourire, mordu aux
lèvres en maints endroits..
mardi 18 juillet 2017
They Fall But You Don't
Les trous de sa peau, comblés d’une tendresse pâle, me font frémir.
lie-moi à la tendresse d’une voûte!
J’enfonce mon museau triste au creux de son cou, la tiédeur de sa peau comme boussole, enfin, je me reconnais.
j’attache mes mains à la barbe bleue du temps nouveau,
il n’est rien de plus vain que les souvenirs.
il n’est rien de plus vain que les souvenirs.
sous les tendres gémissements d’une nymphe folle, j’organiserai ma chute..
Ils sont témoins, là-haut, de nos moindres caresses, ton corps accuse le coup et en redemande, qui suis-je, pour toi, lorsque nous sommes loin?
Désirs farouches de liberté qui ne laisse pas de place à la mollesse du coeur.
j’y comprends rien, moi qui croyait qu’on périrait ensemble, nos âmes soudées à n’en devenir qu’une,
lumineuse et démentielle, à la hauteur de nos attentes.
Ils sont témoins, là-haut, de nos moindres caresses, ton corps accuse le coup et en redemande, qui suis-je, pour toi, lorsque nous sommes loin?
Désirs farouches de liberté qui ne laisse pas de place à la mollesse du coeur.
j’y comprends rien, moi qui croyait qu’on périrait ensemble, nos âmes soudées à n’en devenir qu’une,
lumineuse et démentielle, à la hauteur de nos attentes.
éloignez-vous de nous, putain, mon trône brûle de colère
Vous n’êtes qu’orgueil et détresse, à en salir les morts, à la manière
d’un charognard vous picorez les yeux malins, sans jamais être rassasié.
milles troubles agitent mes rêves, mille péchés secouent ta chair,
sublime magie aux douces mains gantées, que cache tu sous ta blanche tunique?
milles troubles agitent mes rêves, mille péchés secouent ta chair,
sublime magie aux douces mains gantées, que cache tu sous ta blanche tunique?
Contre ta lèvre ennemie je presse un bâtonnet de sucre
au contact de cette valse lente et généreuse les chairs ploient petit à petit,
une liqueur amère trempe ta belle échine.
une liqueur amère trempe ta belle échine.
Au bout de la chaîne en toc un petit oiseau mou balance son bec dans tous les sens
Non, l’amour ne triomphe pas ce soir.
J’ai du mal à saisir, ce qu’apporte cet
album. Mes mains se heurtent à une paroi gelée façonnée par l’ennui, que
rien ne trouble. Je me dis que la tristesse du compositeur ne gagne
pas, à être exposée ainsi, dans cette forme là. A la manière d’un animal
trop brusque élevé en marge de la portée câline, le temps cabre son
échine d’indécision puis finit par se mordre la queue, les crocs gonflés
de haine.
La lune dépose son étroite écharpe
d’argent sur la forêt et la faune qui s’endort. Au loin, les murmures de
la ville troublent la quiétude des ombres endormies, parasitant leurs
songes, remuant leur conscience. Du haut de son perchoir boisé, un vieux
hibou se délecte des restes d’un rongeur, chassé quelques minutes plus
tôt. Le poil parsemé de taches vermeilles luit sous l’éclairage velouté
de l’Astre triste. Son repas terminé, l’oiseau tend dignement ses
ailes, le regard fixé au loin, l’esprit perdu au delà des cimes, et,
sans un bruit, s’enfonce dans les Ténèbres irréelles du temps meurtri.
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