mardi 24 mai 2016

Une nuit de plus

 

Elle a choisi de rester genoux à terre, la langue humide collée à la barrière de métal brulant,
les beats liquides du morceau de Carsten Jost s'emparent de son âme triste, lentement, à la manière d'un ver avalant du terreau, les jours de pluie.

Debout devant un quartier de lune malade, un jeune garçon la scrute avec curiosité. Sur son épaule, tout contre son cou, un gros corbeau s'impatiente. Il a faim de chair fraiche, ses griffes se plantent profondément dans la peau du mioche qui s'avance, grimaçant de douleur. Un pied devant l'autre, de plus en plus proche de la jeune fille qui continue de lécher la barrière, sans prêter attention aux deux silhouettes qui ne sont plus qu'à quelques mètres d'elle et dont le pouls augmente sensiblement,. L’appréhension de faire fuir leur proie les gagne. Le garçon sue du front, la racine de ses cheveux se trempe et ses lèvres se dessèchent, quant au corbeau son bec commence à peler comme un vieux fromage des montagnes. Le gosse ouvre grand sa bouche, l'animal prend exemple sur lui et fend sa face de piaf en son milieu, les voilà prêts à gober l'innocente illusion, qui disparait, sans un bruit.



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