Un corps, ça s'apprivoise, ça se mérite.
Et ta voix d'ange éclate en moi comme un essaim d'insectes chatoyants, nourris à la poussière d'étoile, camés jusqu'à l'âme, à moitié fous de ne jamais s'arrêter.
Épouse-moi!
mardi 4 octobre 2016
dimanche 11 septembre 2016
la complainte de l'astre tiède
Il n’y a pas si longtemps tu sais, je me promenais à deux sous les
étoiles, mes doigts encerclant sa main pétrie de douceur, si fine qu’un
souffle stellaire pouvait la fendiller. Pourtant, jamais elle me
lâchait.
Je me moquais de tout,surtout des choses sérieuses.
J’avançais en riant, persuadée que ce bon vieux Chronos, étendu à nos
pieds, gloussant des farandoles de paroles flinguées, nous encourageait
à piétiner, nous offrant ainsi l’Infini Désastre sur un plateau
d’argent.
à force de la mordre, la poussière à fini par saigner
Sa peau teintée à laquelle je tenais tellement commençait à peler.
d’abord par petites plaques éparses, y’avait pas de quoi s’alarmer.
Jusqu’à ce strident cri de volatile ressuscité qui m’a tirée de ma torpeur.
Grelottant d’effroi, j’ai découvert un amas de chairs fumantes à mes
côtés, sur le matelas complice de tous nos jeux, des bulles noires
claquaient en suintant.
J’ai tendu l’oreille, tout près du coeur noirci,
un doigt sur la touche de son âme fatiguée. Guidée par les regrets
amers d’une horloge d’un autre Temps, je me mis à composer une étrange
mélodie, que seuls les morts pouvaient entendre.
Je ne crois plus à l’Amour, puisque je l’ai tué.
le pauvre n’avait pas de visage, et pour seule arme, il brandissait
maladroitement la ruine d’une Cathédrale au creux d’une de ses paumes.
Le combat, inégal, fut rapidement plié.
Je lui enfonçais dans le coeur – n’est-ce pas là ironique?- la pointe d’un vieux clocher.
Sous ma molle narine, un minuscule moucheron vient de s’écraser. D’un
élan destructeur, je l’aspire ——- jamais plus il ne volera.
C’est ici qu je m’arrête, à la manière d’un trappeur épuisé. lorsque
les force nous manquent et qu’on ne sait plus comment pleurer, la Nature
se réveille et vient nous enivrer.
Assise sur un croûton de bois, les mains rafraîchies par un ruisseau lunaire, pressée de rêver aux étoiles, je songe à nous.
Et ton visage parfait, dessiné dans le beurre par un écureuil doué,
me saisit et me hante, comme une morsure indélébile de quelques animaux
maléfiques et dangereux, du genre de ceux que l’on se plaît à
pourchasser.
dimanche 31 juillet 2016
sans nom
Ses doigts, rongés par l'urticaire, l'empêchent d'écrire aussi fluidement qu'à l'ordinaire . ça le fout en rogne, il ne cesse de cracher au sol en maugréant d'intelligibles jurons.
Derrière lui, un pigeon mort se décompose silencieusement . L'oiseau gît aux pieds de la grosse commode sombre, couverte d'un océan de livres jetés au hasard, cela fait des semaines qu'il n'y prête plus attention.
L'envie d'en finir avec son texte obnubile ses pensées, contrôle ses gestes. La frustration grogne au fond de ses entrailles, remuant tripes et boyaux. Tournant lentement la tête vers la fenêtre, son regard croise l'horloge clouée au mur. Depuis combien de temps n'a-t-il pas mangé?
Ses dents commencent à pourrir d'ennui, ses poils se teintent d'un gris dégueulasse, un gris déprimant et malodorant.
à l'intérieur de son crâne un millier de pensées se fracassent contre l'os fatigué, commencent à ronger leur prison
de ses narines ruissellent quelques gouttes verdâtres qui viennent s'écraser sans bruit sur le dessus de ses mains, deux montagnes molles posées à plat sur le bureau. Le liquide visqueux recouvre la page blanche, il se met à rigoler
ce n'est pas un son qui s'échappe de sa gorge mais une fumée noire aux relents de métal, ses yeux s'écarquillent sous le coup de la surprise, ses doigts couverts de plaies tentent vainement d'agripper son cou, sa peau se tend et se couvre de zébrures pourpres, puis commence à peler.
il sent ses cheveux s'embraser et disparaître, sa vue se brouille , un liquide chaud dégouline de ses oreilles ratatinées, voilà, songe-t-il, la mort me prend trop tôt, je....
samedi 2 juillet 2016
le cosmos oublié
Au centre de ses iris l'Univers se réveille.
un p'tit morceau de planète collé à son front braille à en fendre les étoiles
la structure de son visage glitch sans retenue ------
elle ne souhaite pas se dissoudre
pourtant ..
un p'tit morceau de planète collé à son front braille à en fendre les étoiles
la structure de son visage glitch sans retenue ------
elle ne souhaite pas se dissoudre
pourtant ..
jeudi 9 juin 2016
paisible traum
Je les imagine clairement, les deux poètes amis, marcher sur le chemin en terre, la nuque écrasée par le soleil, mâchouillant quelque brin d'herbe frais.
Côte à côte dans les fleurs délicates, ils sortent d'une poche trouée un calepin fatigué. Malgré le silence de la campagne, ils se comprennent et composent en riant.
Leurs Muses sautillent entre les nuages, enroulant leurs cheveux autour des ailes des oiseaux; brusqués, ces derniers fendent les airs en sifflant une curieuse mélodie.
La biche a redressé ses oreilles : le vent se lève, accompagné d'une cavalcade violoneuse aux relents d'Orage qui effraye la campagne.
Assoupis au pied d'un arbre, la bouche ouverte, Keats et Hölderlin rêvent à l'acide Amour qui, sur la pointe de ses sabots, parcourt monts et montagnes en susurrant d'innombrables prières que rien n'abime.
mardi 24 mai 2016
Une nuit de plus
les beats liquides du morceau de Carsten Jost s'emparent de son âme triste, lentement, à la manière d'un ver avalant du terreau, les jours de pluie.
Debout devant un quartier de lune malade, un jeune garçon la scrute avec curiosité. Sur son épaule, tout contre son cou, un gros corbeau s'impatiente. Il a faim de chair fraiche, ses griffes se plantent profondément dans la peau du mioche qui s'avance, grimaçant de douleur. Un pied devant l'autre, de plus en plus proche de la jeune fille qui continue de lécher la barrière, sans prêter attention aux deux silhouettes qui ne sont plus qu'à quelques mètres d'elle et dont le pouls augmente sensiblement,. L’appréhension de faire fuir leur proie les gagne. Le garçon sue du front, la racine de ses cheveux se trempe et ses lèvres se dessèchent, quant au corbeau son bec commence à peler comme un vieux fromage des montagnes. Le gosse ouvre grand sa bouche, l'animal prend exemple sur lui et fend sa face de piaf en son milieu, les voilà prêts à gober l'innocente illusion, qui disparait, sans un bruit.
jeudi 19 mai 2016
Dawn Richard - Infrared
La Reine est de retour ...
Jamais ne quitte mes pensées
Le museau du petit singe me rappelle ses mains fripées, écrasées de soleil, qu'elle aimait tendre devant les regards - des mains d'enfant sorti trop tôt.
Dawn Richard laisse échapper un "I'm not over you" à bout de souffle, fragile mais prégnant, secondé par un peloton de tambours énervés. Honest, donc, qui ouvre l'EP, fait le boulot, à la manière d'une Call Girl rodée qui remue ses hanches machinalement, sans trop se crever.
How I Get It, par contre, se taille une place de choix dans mon top perso de la chanteuse. l'instru rend ouf, ça pue la UK Bass des grands jours à plein nez, ce morceau sonne comme un arrêt cardiaque aux pieds de la fille qu'on aime, je suis à deux doigts de rendre les armes et de m'allonger le nez dans les fougères, afin de me laisser lentement grignoter par les insectes nés de regrets...
Paint It Blue me fait l'effet d'une danse sensuelle aux limites du réel, la pochette de l'album est un cliché par un ange hypnotisé lors de son show, petit veinard aux ailes coupées, quand prieras-tu?
L'EP se clos sur Baptize et ses tremblements vocaux, proches du divin. Elle me restera moins en tête que les deux précédentes, mais qu'importe.
Les marques sont là, ancrées dans mes chairs molles, je laisse une dernière fois courir mon regard sur ses mains, ses mains toutes lisses d'avoir caressé la Nuit, je me couche à côté de sa silhouette pétrie de rêves charnels.
Jamais ne quitte mes pensées
Le museau du petit singe me rappelle ses mains fripées, écrasées de soleil, qu'elle aimait tendre devant les regards - des mains d'enfant sorti trop tôt.
Dawn Richard laisse échapper un "I'm not over you" à bout de souffle, fragile mais prégnant, secondé par un peloton de tambours énervés. Honest, donc, qui ouvre l'EP, fait le boulot, à la manière d'une Call Girl rodée qui remue ses hanches machinalement, sans trop se crever.
How I Get It, par contre, se taille une place de choix dans mon top perso de la chanteuse. l'instru rend ouf, ça pue la UK Bass des grands jours à plein nez, ce morceau sonne comme un arrêt cardiaque aux pieds de la fille qu'on aime, je suis à deux doigts de rendre les armes et de m'allonger le nez dans les fougères, afin de me laisser lentement grignoter par les insectes nés de regrets...
Paint It Blue me fait l'effet d'une danse sensuelle aux limites du réel, la pochette de l'album est un cliché par un ange hypnotisé lors de son show, petit veinard aux ailes coupées, quand prieras-tu?
L'EP se clos sur Baptize et ses tremblements vocaux, proches du divin. Elle me restera moins en tête que les deux précédentes, mais qu'importe.
Les marques sont là, ancrées dans mes chairs molles, je laisse une dernière fois courir mon regard sur ses mains, ses mains toutes lisses d'avoir caressé la Nuit, je me couche à côté de sa silhouette pétrie de rêves charnels.
mardi 3 mai 2016
Jedi Mind Tricks
Un corbeau gras et lourd trainait son imposante carcasse dans la cour du collège, lâchant, avec une régularité d'horloge bien réglée, des croassements graveleux, roulés dans le goudron de son estomac et propulsés hors de sa cage thoracique par un souffle puissant de bête contrariée ; de son bec, s'échappaient des volutes d'une épaisse fumée grisâtre, relents d'Enfer au goût de cendre, restes accablés du Temps jadis.
Sur l'épaule du MC de Jedi Mind Tricks, ce corbeau full of haine donnerait cher pour s'y poser, c'est évident. Tous deux cracheraient bile et glaviots sur l'auditeur hébété, tordu de douleur, roulé en boule sur le goudron piquant. L'album mitraille à tour de track, parcouru de tout son long par une traînée de verve baveuse et acharnée, comme quand l'oiseau se pose aux côtés d'une carcasse et déchiquette la viande pourrie à grands coups de bec aiguisé.
Repus de nos âmes molles, l'homme et la bête s'éloignent en ricanant, prenant soin, sous leurs pattes folles, d'écraser les os des cadavres suintants .
vendredi 29 avril 2016
L'homme et son chien
Il a la gueule en vrac, la barbe mal rasée.
Inhale un peu de crack, hélas pour ses poumons cramés.
Adossé à la vitrine d'un petit supermarché, C. se grille une cigarette en caressant doucement son chien, tranquille et doux, roulé en boule à ses pieds. À leurs côtés, un bol en plastique où se battent quelques pièces jetées par des clients, au cours de la matinée. Maigre butin pour tout œil repu, ça leur suffit quand même. L'homme penche légèrement sa silhouette vers l'avant afin de saisir une bouteille. Il presse le goulot contre ses lèvres sèches, taillées par le Temps, et savoure la tiède caresse du liquide ambré dans son œsophage. Sa peau à beau être rougie par l'alcool et les excès, boursouflée en maints endroits, son regard bleu est vif, d'acier. Il observe les passants, qu'il trouve peu intéressants. Lâche un rot discret, tope la patte à un vieux pote, partage un peu d'herbe avec lui, en rigolant. Les minutes s'égrainent au rythme des grésillements de sa petite radio, dont l'antenne rafistolée s'agite tant bien que mal afin de capter les ondes d'une station rock. C. soupire en repensant à quelques souvenirs imbibés qui cabriolent dans sa mémoire. Soudain, le monde réel revient à ses yeux, son regard s'illumine. La démarche reconnaissable d'une jeune fille rencontrée quelques semaines plus tôt le fait sourire. Ils se saluent , il la taquine, elle lui raconte quelques péripéties puis s'engouffre dans le supermarché.
Le chien dresse une oreille, relève son museau. Sur le trottoir d'en face, trottine une belle Shetland au poil brillant, tenu en laisse par une grande dame coiffée d'un chapeau à plumes. Le toutou de C. aboie en agitant sa queue.
"Doucement mon grand, murmure C. , oui, c'est une belle femelle, mais reste là"
C. n'attache jamais son animal, et ce dernier a appris à contenir ses élans. Il continue de scruter la Shetland en jappant joyeusement. Cette dernière, dignement, tourne légèrement la tête et croise le regard pétillant du Don Juan. Puis, femme et femelle tournent au coin de la rue, laissant une trainée de parfum invincible derrière elles.
La jeune ressort du magasin, les bras chargés de surprises. Quelques boites de pâté pour le toutou, des canettes de bière fraiche pour elle et C., un reste de monnaie pour le bol en plastique.
C. déblatère ses histoires à une vitesse maladive, se répète souvent, mais la fille l'écoute attentivement, ne manquant jamais de participer.
D'autres connaissances de C. se joignent à la fête, vieux gaillards à la peau malaxée par les épreuves, toujours une anecdote au coin des lèvres. Les roulées passent de main en main, l'après-midi s'écoule gaiement, arrosée d'alcools divers la voilà qui s'étire, à la manière d'un chat fondant, les gros éclats de rire s'élèvent dans l'atmosphère et s'éparpillent au gré du vent, aux quatre coins de la ville....
C'était il y a peu, que je m'arrêtais souvent, devant ce supermarché. À l'écoute de l'album, j'ai repensé à C. et à son chien, inséparables trublions de la normalité avec qui il était impossible de s'ennuyer. La track 10 et son synthé mélancolique ferait frémir C., lui qui ne jure que par les guitares électriques baignées de stupre et de sueur. Mais qu'importe, la musique est imprévisible, ne se gênant pas pour activer des émotions dont on ne sera jamais maître.
Inhale un peu de crack, hélas pour ses poumons cramés.
Adossé à la vitrine d'un petit supermarché, C. se grille une cigarette en caressant doucement son chien, tranquille et doux, roulé en boule à ses pieds. À leurs côtés, un bol en plastique où se battent quelques pièces jetées par des clients, au cours de la matinée. Maigre butin pour tout œil repu, ça leur suffit quand même. L'homme penche légèrement sa silhouette vers l'avant afin de saisir une bouteille. Il presse le goulot contre ses lèvres sèches, taillées par le Temps, et savoure la tiède caresse du liquide ambré dans son œsophage. Sa peau à beau être rougie par l'alcool et les excès, boursouflée en maints endroits, son regard bleu est vif, d'acier. Il observe les passants, qu'il trouve peu intéressants. Lâche un rot discret, tope la patte à un vieux pote, partage un peu d'herbe avec lui, en rigolant. Les minutes s'égrainent au rythme des grésillements de sa petite radio, dont l'antenne rafistolée s'agite tant bien que mal afin de capter les ondes d'une station rock. C. soupire en repensant à quelques souvenirs imbibés qui cabriolent dans sa mémoire. Soudain, le monde réel revient à ses yeux, son regard s'illumine. La démarche reconnaissable d'une jeune fille rencontrée quelques semaines plus tôt le fait sourire. Ils se saluent , il la taquine, elle lui raconte quelques péripéties puis s'engouffre dans le supermarché.
Le chien dresse une oreille, relève son museau. Sur le trottoir d'en face, trottine une belle Shetland au poil brillant, tenu en laisse par une grande dame coiffée d'un chapeau à plumes. Le toutou de C. aboie en agitant sa queue.
"Doucement mon grand, murmure C. , oui, c'est une belle femelle, mais reste là"
C. n'attache jamais son animal, et ce dernier a appris à contenir ses élans. Il continue de scruter la Shetland en jappant joyeusement. Cette dernière, dignement, tourne légèrement la tête et croise le regard pétillant du Don Juan. Puis, femme et femelle tournent au coin de la rue, laissant une trainée de parfum invincible derrière elles.
La jeune ressort du magasin, les bras chargés de surprises. Quelques boites de pâté pour le toutou, des canettes de bière fraiche pour elle et C., un reste de monnaie pour le bol en plastique.
C. déblatère ses histoires à une vitesse maladive, se répète souvent, mais la fille l'écoute attentivement, ne manquant jamais de participer.
D'autres connaissances de C. se joignent à la fête, vieux gaillards à la peau malaxée par les épreuves, toujours une anecdote au coin des lèvres. Les roulées passent de main en main, l'après-midi s'écoule gaiement, arrosée d'alcools divers la voilà qui s'étire, à la manière d'un chat fondant, les gros éclats de rire s'élèvent dans l'atmosphère et s'éparpillent au gré du vent, aux quatre coins de la ville....
C'était il y a peu, que je m'arrêtais souvent, devant ce supermarché. À l'écoute de l'album, j'ai repensé à C. et à son chien, inséparables trublions de la normalité avec qui il était impossible de s'ennuyer. La track 10 et son synthé mélancolique ferait frémir C., lui qui ne jure que par les guitares électriques baignées de stupre et de sueur. Mais qu'importe, la musique est imprévisible, ne se gênant pas pour activer des émotions dont on ne sera jamais maître.
samedi 16 avril 2016
Irréel
Je veux l'omniscience des fantômes pour rester à tes côtés, chaque instant jusqu'à la fin.
Donnez-moi du poison!
J'avalerai une bouchée pleine, à quelques centimètres de ton corps, afin de mourir dans tes bras.
J'accuse!
Mon âme de s'être scindée en deux.
Cette scission m'a rendue égoïste, j'ai le visage couvert de boue.
âpre et pâteuse, elle me ronge les chairs et liquéfie le cerveau
Pardonne-moi!
J'aimerais m'oublier, me dissoudre, et surtout effacer les traces de mon errance manquée.
Je l'aime et la chéris, la grande faucheuse aux cernes sombres. Ce matin encore, j'ai failli l'embrasser.
Qu'y puis-je?
La courbe de tes épaules, ton souffle parfumé me retiennent.
Pourtant, non loin de là, l'horreur palpite, bouillante et téméraire, déchirant les moissons de feu.
Avec tendresse je mords un bout de ton coeur et le recrache à tes pieds tremblants.
Quitte à souffrir toujours je choisis les contours
et non ta chair exquise de nymphe effarouchée.
Je m'écarte et dans la brume et emporte avec moi le tendre souvenir de tes caresses.
J'ai été laissé pour mort dans la morne nature.
Le front couvert de mousse, les reins sanglés par l'aubépine.
D'entre un millier de vaines embrassades je ne recherche que tes lèvres liquides pour m'abreuver.
à l'aube de tes cuisses se tord un petit hérisson.
Aveugle et sourd, il contracte son museau tentant désespérément de se repérer.
Prends garde à ne pas l'étouffer d'un coup de hanches, il est maladroit!
Petite boule piquante aux reflets tristes s'avance en grésillant.
De ta peau sucrée, il se délecte, goûtant tes chairs par minuscules lampées.
Il faudrait une armée d'ogres gras pour l'arrêter, tant il est épris.
Mais ses épines te font souffrir, et tu écartes les jambes.
Un gouffre rugissant de lumière,
d'où bouillonnent des flaques de sang se dessine
dans la toison, happe et avale, le petit hérisson.
Donnez-moi du poison!
J'avalerai une bouchée pleine, à quelques centimètres de ton corps, afin de mourir dans tes bras.
J'accuse!
Mon âme de s'être scindée en deux.
Cette scission m'a rendue égoïste, j'ai le visage couvert de boue.
âpre et pâteuse, elle me ronge les chairs et liquéfie le cerveau
Pardonne-moi!
J'aimerais m'oublier, me dissoudre, et surtout effacer les traces de mon errance manquée.
Je l'aime et la chéris, la grande faucheuse aux cernes sombres. Ce matin encore, j'ai failli l'embrasser.
Qu'y puis-je?
La courbe de tes épaules, ton souffle parfumé me retiennent.
Pourtant, non loin de là, l'horreur palpite, bouillante et téméraire, déchirant les moissons de feu.
Avec tendresse je mords un bout de ton coeur et le recrache à tes pieds tremblants.
Quitte à souffrir toujours je choisis les contours
et non ta chair exquise de nymphe effarouchée.
Je m'écarte et dans la brume et emporte avec moi le tendre souvenir de tes caresses.
J'ai été laissé pour mort dans la morne nature.
Le front couvert de mousse, les reins sanglés par l'aubépine.
D'entre un millier de vaines embrassades je ne recherche que tes lèvres liquides pour m'abreuver.
à l'aube de tes cuisses se tord un petit hérisson.
Aveugle et sourd, il contracte son museau tentant désespérément de se repérer.
Prends garde à ne pas l'étouffer d'un coup de hanches, il est maladroit!
Petite boule piquante aux reflets tristes s'avance en grésillant.
De ta peau sucrée, il se délecte, goûtant tes chairs par minuscules lampées.
Il faudrait une armée d'ogres gras pour l'arrêter, tant il est épris.
Mais ses épines te font souffrir, et tu écartes les jambes.
Un gouffre rugissant de lumière,
d'où bouillonnent des flaques de sang se dessine
dans la toison, happe et avale, le petit hérisson.
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