mardi 31 janvier 2017

Je rêve de chattes silencieuses aux contours humides

Sournoisement assaillie par les ronflements sonores d'un animal au poil doux, je dégage ma couette Mickey Mouse d'un coup de pied sec. J'ai gardé mes lunettes de sommeil et les barres de plastique s'incrustent à coups de reins vicieux dans ma peau. À vif, la molle croûte se fêle en dégueulant une mouille opaque et huileuse, mes doigts en sont tartinés. Frustrée de ne pas trouver Morphée, les cuisses écartées, je secoue mon hochet à la ronde, priant les Créatures nocturnes de m'arracher un ou deux cris. Rafales de cordes tendues et délire douteux de gorge repue, j'esquive les 2-3 morceaux merdiques de l'album et prends mon pied sur les autres. Je mords à pleine dent le coussin imbibé de bave sèche couvert de cheveux longs - commence à le lécher en clignant des yeux. L apocalypse, maman, va te péter à la gueule et recouvrir ton être en étirant ses lèvres afin d engloutir ton corps, ton âme et tes souvenirs. Fondue au trottoir élimé, ton ombre mord les bouts de gomme mélangés au granit. Poussière et désir à sniffer de concert, sur la croupe d'une instru libérée, j'ai les pupilles qui crépitent dans le noir tel de timides corolles tuées à petit feu par les flashs acides de l'ambulance qui me transporte vers Agartha. J'ai des envies oblongues d'écorcher tes vices du bout de mes ongles rongés, ne commence pas à chialer.. J't'ai fait les poches en te léchant le cou, j'avale doucement des petits bouts de toi, ça ne me tire pas d'affaire, j'envisage de plonger tête la première dans ton coeur affolé. Une batterie cogne dur sur tes ventricules, étrangement ça me soulage un peu de te voir souffrir, je ne réclame pas ta mort mais je dirais pas non à une nuit entière à te piétiner les orteils en chantant. Le bal des cocus joue ses dernières notes ; collé au mur du fond, un radiateur ancien fait craquer ses tuyaux en mesure. Un immense polichinel de bois et de mousse se prend les pieds dans ta robe aux reflets de lave, bascule tête la première contre le carrelage, gelé depuis des siècles et des siècles, miaou. Ses propres canines de miel fossilisé pénètrent sa tendre langue, sans bruit. Un flot tiède d'hémoglobine s'échappe des trous en bouillonnant. Aux coins de ses lèvres usées par le temps des Amours Charnels se dessine une lune poupre, d'abord minuscule puis de taille démente. Lune rousse aux seins juteux, mord tout sur son passage. 

Je m'engloutis