Sournoisement assaillie par les ronflements sonores d'un animal au poil
doux, je dégage ma couette Mickey Mouse d'un coup de pied sec. J'ai
gardé mes lunettes de sommeil et les barres de plastique s'incrustent à
coups de reins vicieux dans ma peau. À vif, la molle croûte se fêle en
dégueulant une mouille opaque et huileuse, mes doigts en sont tartinés.
Frustrée de ne pas trouver Morphée, les cuisses écartées, je secoue mon
hochet à la ronde, priant les Créatures nocturnes de m'arracher un ou
deux cris. Rafales de cordes tendues et délire douteux de gorge repue,
j'esquive les 2-3 morceaux merdiques de l'album et prends mon pied sur
les autres. Je mords à pleine dent le coussin imbibé de bave sèche
couvert de cheveux longs - commence à le lécher en clignant des yeux. L
apocalypse, maman, va te péter à la gueule et recouvrir ton être en
étirant ses lèvres afin d engloutir ton corps, ton âme et tes souvenirs.
Fondue au trottoir élimé, ton ombre mord les bouts de gomme mélangés au
granit. Poussière et désir à sniffer de concert, sur la croupe d'une
instru libérée, j'ai les pupilles qui crépitent dans le noir tel de
timides corolles tuées à petit feu par les flashs acides de l'ambulance
qui me transporte vers Agartha. J'ai des envies oblongues d'écorcher tes
vices du bout de mes ongles rongés, ne commence pas à chialer.. J't'ai
fait les poches en te léchant le cou, j'avale doucement des petits bouts
de toi, ça ne me tire pas d'affaire, j'envisage de plonger tête la
première dans ton coeur affolé. Une batterie cogne dur sur tes
ventricules, étrangement ça me soulage un peu de te voir souffrir, je ne
réclame pas ta mort mais je dirais pas non à une nuit entière à te
piétiner les orteils en chantant. Le bal des cocus joue ses dernières
notes ; collé au mur du fond, un radiateur ancien fait craquer ses
tuyaux en mesure. Un immense polichinel de bois et de mousse se prend
les pieds dans ta robe aux reflets de lave, bascule tête la première
contre le carrelage, gelé depuis des siècles et des siècles, miaou. Ses
propres canines de miel fossilisé pénètrent sa tendre langue, sans
bruit. Un flot tiède d'hémoglobine s'échappe des trous en bouillonnant.
Aux coins de ses lèvres usées par le temps des Amours Charnels se
dessine une lune poupre, d'abord minuscule puis de taille démente. Lune
rousse aux seins juteux, mord tout sur son passage.
Je m'engloutis
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